#pourtant

#pourtant

aujourd’hui enfin

ma vie les petits-bouttes

pis rien d’autre

la machine moribonde évidée de toute substance

sans aucune solution

je cherche dans les nombres l’issue du monde

je suis mort du réseau

car c’est l’unique liberté
j’ai rêvé de spectres

les yeux illuminés

un chat m’arrachait l’œil

il est mort ce temps de la beauté

pourtant

pourtant

elle m’a dit qu’elle aimait le mot pourtant

c’était là l’essence même de la vie
L’austérité doit rester rhétorique

Et l’amour la seule expérience qui vaille

#commeÇa

*
le grand rien a les deux mains dans les poches
il me regarde l’air racoleur
sans rien dire
je frotte mes jointures
tremble des pattes
il ne fait pas froid

le grand rien fait un large sourire
me montre des photos avec des titres
il agite les mots comme un drapeau
à qui la faute

le monde est selon
sinon c’est tout comme
depuis le salon
le monde déconne
les combats sont nombreux
comme les odeurs du gym
ça cogne et ça pousse
ça court et ça sue
le grand rien
s’essouffle devant un téléviseur
où apparaissent des corps de rêve
dans un décor de rêve

le grand rien
boit au goulot
comme une pub pragmatique
faut pas trop chercher
garder l’esprit pratique

le grand rien me donne une tape dans le dos
et moi sans rien dire je me mets au boulot

je salue le grand rien
– Salut! Tu vas bien?
~ mais c’est juste dans ma tête

#pointDeRupture

*

La loi du plus fort
La loi des gros porcs
La loi du hasard dans tes bras
La loi des séries
Killer ton coeur
La ligne qu’il faut garder
La ligne qu’il faut défendre
La ligne qu’il faut investir
La ligne qu’il faut violer
La ligne qu’il faut dicter
La ligne qu’il faut rejoindre
Il n’y pas de préambules
Il n’y a plus de préliminaires
Il n’y a plus de secousses entre tes jambes qui grelottent
Ouvre l’œil comme une main dans les chips
Ouvre les yeux et regarde le match
Nous sommes des cadavres d’enfants
Usés par la sagesse ou pas
Fais-moi mon lit de mort
Enlèves bien la poussière de mes os
Ta caresse sur mes yeux creux
Il faut vomir l’espoir de nos pères
On hissera la lessive blanchie
On tapissera dans les coins
Le jaune de nos dents cassée
Comme des œufs à la con
Tout fout le camp
Même le blanc de tes yeux
Il faut savoir dire stop
Lorsque on n’a plus rien à se dire

#lesPetitsBonheursQuiGratouillent

*

C’est simple la Vie
C’est une multiplication des petits bonheurs.
L’eau est rose et la mort aussi.
Les fleurs aimeraient écouter encore le Printemps de Vivaldi.

Une sauterelle vomit sur mon index
Je l’écrase du pied, et le mégot
Les mégots, c’est comme un moignon
On met les lèvres dessus en cas stricte nécessité
Les temps sont durs
De la feuille c’est tout ce que tu m’offres
À fumer
Ingrate

La surdité c’est la joie du silence des agneaux.
Le Sacrifice des feuilles a l’Event en poupe.
Et tu fais Devin comme un poulpe

Je lis les actus sur fond de tasse
On annonce tes mamelles en solde dans le rouge
Je bousille tes crêpes avec de la moutarde
Comme si tu m’avais mis enceint
Mais non je rigole c’est pas toi c’est ta sœur
Et pourquoi tu pleures quand je te dis je t’aime

Le cactus chante ou est-ce mon derrière?
J’ai du mal à voir dans cette merde.

La cathédrale
J’ai des idées de grandeur
Entre ma pine et le pignon
Qui pries-tu aux pieds de qui?

J’ai lancé mes testicules
Aussi grosses que les bourses d’un archevêque
Sur la Table
Pour voir si Dieu me réserve
Un tour de cochon
Pourtant j’aime bien les religieuses au chocolat

l’eau lourde c’est un miracle
le calcaire je ne sais pas
qu’importe si j’ai à fumer
c’est bon
on bouffera du gâteau
à la gueule de l’austérité
allez fais-moi fumer
ingrate!

Image

#nickname

*

J’ose pas nommer mon vrai nom.

Les petits cailloux et les petits déjeuners solitaires le connaissent.

Je bouffe des sous

Ta facture est salée

Je prends un coup

Pas les coups

Et hop!

Sur ma tête décapitée

J’ai un entonnoir

Avalant les bombes chirurgicales

J’ai le derrière qui pendouille

comme un vieux froc usé

Ma vue s’embrouille

Avec les flics mal léchés

Il y a-t-il des tombeaux pour les puces de smarphone?

L’éternité se vend-elle encore à la bourse du Vatican?

J’ai un temps de retard dans ta bouche ouverte.

Tu me donnes des noms gentils comme une ordure

T’es qui toi quand tu te piques des verres?

C’est la gloire de la mosaïque

Qui se pique l’oeil

À la couleuvre du Temps.

#don

*
J’ai besoin de ta langue pour voler comme un gaz lent.
Le ciel, c’est du gruau de grumeaux. J’en vomi chaque matin.
Il y a une grue qui a des maux d’estomac. Elle vit dans un hamac avec son Mac OS X. Il s’appelle Roberto Livingston.
J’ai le pied incohérent. Il se met un pied dans la gueule et l’autre au cul.
L’idiot à encore manger le doigt.
L’hallalphabet aussi sur les étals plus de sol ni de nid de poule. La raison sert de couvercle au pouvoir.
Le ciel gueule, c’est strident. Que va-t-on me chier dessus?
Des bombes à la fraise.
Des Vierges acariatres.
Des glands de prêtres.
Des médailles qui puent l’anus.
Un annuaire téléphonique.
Un dieu endiablé.
Une belle mère cougar.
Un général cul de chatte?

#veille

*

Je bénis avec ma vieille bite, qui pleure et éjacule des larmes de sang, tous les emmerdants de première communion, qui ne savent sucer que les petits Jésus qui sortent cul nu de l’école primaire.

J’ai de la glace fiévreuse dans mon ventre quand je rencontre un flic, qui tabasse sa femme.

Encore faut-il se faire une idée du beau, du bon et du vrai. Prends ta bouteille de cachets et cachez-moi ces bières sales que je ne saurais boire.

Je crie comme une nouvelle merde nouvellement pondue. J’ai l’espoir logé dans une dent creuse. Bande d’assassins! Sortez-moi de cette puanteur!

L’univers est un étal, une étagère ou un catalogue. Pour douze paiements égaux, tu peux accéder à l’égalité. Sors de ta misère et gave ton caddie des fruits du libre marché, il y a un prix pour tous. C’est là, seulement là, la seule justice. Achète, avale, chie. Vis!

J’ai les couilles comme des tombes dans l’antre poisseux de ma mère maquerelle. La pine du père fouettard dans le cul. J’suis mal barré pour réussir à gravir les échelons de cette société de psychopathes qui ne fait bander que les psychiatres et les banquiers assassins.

Tu pues dans l’amoncellement des fripes souillées. Je crois qu’une bonne des îles peut prendre soin de ton bordel. Tu as quelques casseroles inutiles, ça fera le bonheur quelques nécessiteux. Ta baignoire est rose, le cerne est rougi. La radio ne chante plus comme une nouvelle star. Un autre louera ta pièce en rêvant du sexe et des étoiles. Où es-tu allé?

Non! le Temps, c’est pas de l’argent. Le Temps c’est la douceur de tes baisers sur ma peau un soir d’hiver. C’est la paresse de tes lèvres pointues comme des aiguilles, qui me tricotent le ventre.

Il n’y a pas de belle fée au numéro que vous avez composé. Insérer un euro et recomposez de nouveau. Ce message va s’autodétruire dans une éjaculation féroce. 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1. Bonne année!

#facialIssue

*

J’ai croisé, un beau matin de printemps, une fesse toute rouge comme un petit livre.
L’était létale et volcanique.
La garce.
Une vraie farce.
Dans le pré, les coquelicots sont en ménage avec les morts.
C’est que du bonheur.
C’est le sang qui donne le ton aux joues de la Vie.
Les souvenirs sont éparses et bien lointains.
Les poussières effacent les traces de tes larmes.
Je songe à l’humidité de ta plaie.
Je plonge dans ton sexe, comme un kangourou dans le désert.
Le monde *peut* crever. C’est une question de ~ liberté. Je t’aime là maintenant. Mais qu’est-ce qu’on s’en fout des mots doux!
Je me mets ton slip devant comme gros Jean l’apôtre.
Hippie pipe! Fourra!
Faut fourrager bandes de cons, sinon j’éjacule dans l’œil du diable.

#textosDesMorts

*

Monsieur le président, est-ce que les morts sont anarchistes?

J’ai bien oui oui votre questionnement. Si tu ris tu auras une tapette de Boulogne.

Monsieur le président, est-ce que les morts sont en retard à l’usine?

Me diriez-vous cela si les totems de ma Mère pouvaient voter?

Monsieur le président, les morts ont-ils une meilleure cote de crédit en Enfer qu’au Paradis? Honorent-ils l’impôt?

Que voulez-vous que l’on fasse des vieux os qui ne savent plus se tenir droit face à l’adversité.
Faut pas exagérer tout de même.
Place aux banques.
Place place!
Les jeunes à la guerre.
Et vive la glace à la Chantilly!

Monsieur le président, est-ce que les morts préfèrent les couches mangeables aux couches collectionnables? Quelle saveurs ont-elles en bouche, les couches?

Toutes les saveurs, tout goutte comme ma jambe droite.
Et je vous parle pas des varices de ma femme.
Où en étions-nous?
C’est l’heure de mon goûter.
Où sont mes généraux?
Putain de bois!!!

Monsieur le président, les morts qui vous ont élu s’en retournent-ils dans leur tombe?

Et si j’en pisse au lit?
Les morts en morceaux en basses eaux?
Auront-t-ils vox chapitrus?
Allons donc!!!
Que vaillent la glotte et vieilles guiboles!!!
L’avenir appartient Aux Vieilles BADERNES.
Olé! olé! jeunesse!
Suivez ma bite toute flétrie!!!

 

***

Guy Lechevallier : https://www.facebook.com/profile.php?id=100006769757122&fref=ts et Clodius : https://www.facebook.com/clodius.rimailleuxfref=ts, 2016.

#merveille

*

Montréal cette femme au seuil du nommable

à l’orée du principe

j’appréhende ce concept

et en contient la fuite vers jamais toujours

il n’y aura pas de poinçon

pas de fêlure

pas d’écartèlement

pas de fission

Montréal drôle de moineau

qui piaille

comme mes semelles

les jours de grisaille

les jours incinérés de l’Est

sous les lignes de chemtrails

allant venant entre les affaires et les vacances

Montréal chosifiée

comme un amour schizoïde

abstraite

sans saveur sans nom

sinon tout

folie universelle

droite et disciplinée

Montréal nouveau monde

d’un état d’âme à l’autre

tu avances et recules mon heure

deltaplane ou désespoir

que sais-je

Montréal récit

ici ou ailleurs

l’un et l’autre

striés du nom des morts

et parfois des poteaux

pour une gloire quelconque

à saveur de vieilles luttes

renouvelées

des débats

des circonvolutions périphériques

des pseudodémocraties

des héritiers

Montréal conspuée conchiée adulée idôlatrée

Montréal manège

les hauts le cœur

et la sérénité éthylique

Montréal cachet

architecture médicament artistes

Montréal répétée en autant de Montréalais par instants

Montréal infrastructures du règne minéral

puis ce moment de la nuit de la traversée des neiges

où se noircissent les lignes verticales

où les violences de la tempête se suicident dans mes yeux de gamin

Montréal je pleure sinon quand c’est possible

Montréal poème

d’un graffiti

d’une mauvaise herbe

d’une lézarde

d’un coin où pisser

où mourir incognito

une petite vite

un spliffe

une abeille

un potager

un chat

un vélo

un cadenas

un hamac

les ruelles n’ont pas de nom