En passant

#cEstArrivéAujourdHui

Dans un carton, en bordure de route, le Merveilleux quémande des Yeux, afin de déjouer les publicités ambiantes.

C’est un poisson qui miaule.

Dans la vitrine du maraîcher, une fraise a appris à nager dans l’eau saline du Gulf Stream.

C’est du miel sur un blé d’or.
Un chauve souris dans sa caverne.

Dans les livres pour enfants, un milliardaire se fait justice au nom de la veuve et le chou.

C’est du vin qui coule dans les catacombes de Paris.

Dans les colonnes d’un quotidien, un consensus fabrique des contrepieds aux vacuités à la mode.

C’est la lune dans le bleu de tes yeux.

Dans les boucles de Rosette, les doigts d’un poupon se noient comme une marée noire dans un carton qui s’ouvre comme le ciel qui quémande l’innocence après le Déluge.

C’est une perle, une bille.
C’est l’enfance pas encore assassinée.

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Guy Lechevallier : https://www.facebook.com/profile.php?id=100006769757122&fref=ts et Clodius  : https://www.facebook.com/clodius.rimailleuxfref=ts, 2016.

Crédit photo : Henry « box » Brown, by Collectie Stichting Nationaal Museum van Wereldculturen, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38618231

En passant

#offreSpéciale

Venez au marché de la Mort!
Moins 50% pendant la quinzaine commerciale tombale!
Les vieux os sont gratuits!

Veuve à vendre. Les vieux meubles sont en option. Recevez en prime une boîte de lettres d’amour!

Oyez! Oyez!
Moins 200 % sur le sperme du Diable.
Tout est à vendre,
Même toi, mon amour!

Abonnez-vous dès aujourd’hui à votre petit pain quotidien. 10% de réduction à la présentation du coupe-gorge!

Tout doit disparaître!
Liquidation totale!
Même les pauvres!

Cette semaine, chez Tout ce qui bouge! Le dernier album de Nique ta mère.
Et aussi chez les productions de la Soupe Populeuse, le Bal au trou!

Attention! Attention!
Il n’y a plus rien à vendre dans mon lit!
Mon cœur est fermé
Par injonction judiciaire!

Viens profiter du sot à la corde.
Le pont est ouvert aux chômeurs!
Ce soir, la fête des Morts fera ta fête!
Plus festif que ça, tu meurs!

L’anachronisme, c’est l’anarchie en paquets de dix! 😉

On vend tout! Même nos amis!

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Guy Lechevallier : https://www.facebook.com/profile.php?id=100006769757122&fref=ts et Clodius  : https://www.facebook.com/clodius.rimailleuxfref=ts, 2016.

En passant

#sourire

dans la gorge du journal

les saletés se vendent comme des petits cerveaux

il y a tant de beauté dans une information

sculptée comme un camée

on fabrique l’essentiel

mais pas plus

les slogans vont au fond des choses

philo-radio

2 balles

et un doigt dans l’œil

je ne me rappelle plus la traversée du lac

je ne reconnais plus l’envers du miroir

je ne regarde plus le caractère gras

des collations astucieuses

dans la tête de ma jeunesse

les héros se battaient du bon côté de la médaille

dans mes yeux télévisuels

il n’y avait que des histoires

à pisser debout

à vomir à gorge déployée

#laChansonDAmour

Je suis dans l’urgence du texte qui ne vient pas

Il n’y a pas de rime à l’honneur de t’aimer

Je fuis dans l’urgence du reste qui n’est plus là

Il n’y a pas de crime d’honneur à chanter

 

Je sens mourir la grande grande nuit

versée à te chanter la pomme.

Je sens venir les grands grands cris

qui ont vus périr les plus grands hommes

 

La guerre n’est pas morte à la guerre

Les mots n’ont pas dit un mot

Se taire ne fera pas l’affaire

J’attends ta main dans mon dos.

 

Reviens habiter ma chair

Reviens regarnir mes os

Reviens remplir la lumière

Viens faire parler mes mots

 

Les jours tissaient le motif des jours

Raisons de plus que j’avais de te t’aimer

L’amour, une belle histoire d’amour

Chansons connues à réinventer

 

Je sens mourir la grande grande nuit

versée à te chanter la pomme.

Je sens venir les grands grands cris

qui ont vus périr les plus grands hommes

 

Mais quand il n’y aura plus de nuit

pour vivre aux abords de ton corps

Quand tous mes mots m’auront nui

Que je les chanterai à mort



Je partirai au bout des nuits

Je partirai face à mon sort

Je partirai comme on finit

les vers d’amour les verres de fort

 

Comme si une tête sur des genoux

guérissait tout de tout

Comme si des bras autour du cou

guérissaient tout de tout

 

Tous mes aveux se sont figés

Comme des promesses de bonheur

Que je ramasse dans mes cahiers

En attendant des jours meilleurs

 

Je garderai ton nom gravé

Je garderai ta douce chaleur

Je garderai les chants chantés

Comme les échos d’âmes soeurs

*****

Cette chanson est adaptée de mon recueil #niaiseriesEtAutresProduitsDérivés

Disponible ici –> http://www.lulu.com/ca/fr/shop/clodius-le-rimailleux/niaiseries-et-autres-produits-d%C3%A9riv%C3%A9s/ebook/product-22495254.html

Pier-Luc Dugas la chantera, c’est à suivre.

Voici son FB –> https://www.facebook.com/pierluc.dugas?fref=ts

En passant

#contePourNenfants

J’ai déposé un canard dans ma baignoire
Et une radio dans mon eau

Mon lit est suspect
Je le soupçonne de faire double-je

L’arbre m’épie
Il chuchote des commérages aux écureuils

Mon lit se prend pour un corsaire
Des fois il vogue et vague
Parmi les corsetières

Mon lavabo se plaint de toute la vaisselle
Une poêle, une casserole et une cuillère
Un bol, une assiette et un verre

Julie est partie sans faire le ménage
Ma baignoire a un bébé qui fait de la pub à radio France

Mes chemises sont sur le plancher
La penderie est libre pour un flirt
Je reluque ma ceinture

J’ai grossi depuis que Bernadette est partie avec Julie
Ma graisse engraisse le frigo

La pipe s’est cassée avec Julie
On est loin de la pute aux lèvres

J’suis malade et un peu cubiste
Y a ma grippe qui a fait une plume à Picasso le torero

Je plie les langes dans les selles
Que Julie revienne dans mes draps

Faut tout lessiver
J’ai le cerveau en composite

La nuit est toujours blanche comme neige
Je n’ai plus de péchés capiteux

J’m’en branle comme ma première soupière
J’ai les fois en dehors de mon cul

C’est dans les vieux pots qu’on pose les vieilles chattes

Ceci est un conte pour nenfants

PS : ne pas nous signaler à la police FB

***
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Crayonnages

Crayonnages

Isoloir et peau de banane

Une pièce exiguë sans fenêtre, un lavabo, un lit de camp, des magazines pornographiques.

Un homme se lève du lit. Il prend une craie blanche de sa poche et dessine une fenêtre. Il l’ouvre. Une mouette entre et lui chie sur la tête. Un nuage entre et il pleut dans la pièce. L’homme efface la fenêtre.

– Ça va être un grand jour aujourd’hui. Je le sens, l’air est frais comme un petit téton.

– Mais qu’est-ce qu’il fout mon humain? se demande Clodius le chat. J’ai faim moi. Tiens! Un rhinocéros à la télé!
– Hello! Hello! Jour d’élection! Tous les articles jaunes et rouge de plus de vingt ans doivent se rendre aux isoloirs! Sinon, c’est un temps de merde pour une vie de merde, beugle la télé.
L’homme dessine une peau de banane pour la pâtée du chat.
– Connard! Dessine-moi une souris verte avec des gros lolos et en portes-jarretelles hongroises, et talons aiguilles! Siffle le chat entre ses crocs.
– Salut, le chat! Si tu veux je te lis un poème! Propose Guy Livingston le goéland.
Clodius pense en lui-même : « Mais qu’est-ce qu’il veut ce piaf? »
Guy scande quelques vers :
Sous un ciel paresseux
Un soleil échoué
Un enfant lit le message des Dieux
Puis le souffle court ,
il court, il court
après la Vie.
L’homme dessine une porte pour se rendre à L’ISOLOIR.
La pièce s’effondre de solitude.

Le petit chat est mort mangé par la télé mangée par le goéland.

*

L’ISOLOIR, un café de rue, sympatique. Robert de Fesse Blanche se plaint : « J’ai perdu ma femme! T’imagines!? Elle portait des portes-jarretelles hongroises et talons aiguilles! Je ne l’ai plus revue. » Robert sanglote sans pause, sans sucre, sans rien. Sang d’encre.
L’homme lui dessine une souris verte qui glisse sur une peau de banane.
– Tu vas voter? demande Lionel à Robert. Moi, je suis perdu! J’irai bien aux îles Mouk-Mouk danser le Hula Hoop avec Julie.
L’homme lui dessine une île déserte avec Julie dans un isoloir mangeant des peaux de bananes.
L’homme dessine une porte et va aux toilettes.
Guy Livingston le goéland entre par la fenêtre et chie dans la cuvette.
*
Gontran et Églantine se trouvent à la plage des îles Mouk-Mouk. Il y a des grains de sable, des miettes de pain, de la poussière et des regrets partout dans les cheveux de la Folle aux Shahs. Mais ça ne regarde pas nos deux amoureux, pour peu qu’ils soient amoureux, ou qu’ils le veuillent, ou qu’on le prétende, ou à ce qu’il puisse paraître, là maintenant en les regardant se regarder.
– As-tu des nouvelles des élections? demande Gontran à Églantine.
– J’ai loué un voilier pour notre promenade. Il s’appelle « Le goéland qui chie sur la cuvette » Quel drôle de nom! s’exclame Églantine en posant sa tête et son livre sur les genoux de Gontran.
– Il faudra demander à ta tante Julie de garder Clodius. Tu connais les chats, ils foutent le bordel dès qu’on a le dos tourné!
– T’inquiète, elle va te le tenir serré.
– Quoi ça? Dit Gontran coquin.
À l’embarcadère, le capitaine refuse d’emmener Églantine à la raison qu’elle a une souris verte dessinée sur sa robe. L’homme gomme la robe d’Églantine qui se retrouve toute nue. Le capitaine la kidnappe et s’enfuit avec le voilier.
L’homme dessine un dauphin. Il grimpe sur son dos. Rattrape le voilier et y dessine une écoutille. Il entre.
– Un dindon à bord! d’alerter la vigie alarmée.
La télé de la cabine du capitaine gueule : « Avis de tempête dans la culotte d’un zouave. Les femmes et les enfants d’abord! Mille sabords! »
– Dis maman, c’est quoi la dictature des Médias? grésille la télé miniature du bosco.
Guy le goéland entre par l’écoutille et chie sur la mappe-monde.
Au loin la tempête s’annonce comme un festival de F1.
Un tsunami balaie tout sur son passage. L’homme dessine une arche de Noël et y dépose Églantine et Gontran en leur laissant un régime de bananes et un paquet de capotes.
L’homme dessine une porte.
*
L’ISOLOIR, boîte de nuit, sympathique.
– Putain, je suis trop vieille pour ce genre de truc, pense Julie. Elle rafraîchit son rouge sur les lèvres à l’aide du miroir de poche. Au bar, un jeune homme s’ennuie.
– J’vous sers un Goéland qui chie! dit la serveuse sortie du brouillard comme un iceberg. C’est du rhum avec un nuage de lait de coco.
– C’est quoi ton nom? de demander le jeune homme surpris. Il sourit enfin.
Églantine de Pinardière. Je sers ici le soir pour payer mes études en sciences politiques. Mais je parle jamais de politique, mais j’aime bien sucer les marins, chuchotte-t-elle de façon à se faire bien entendre.
– Wow! Politique! C’est pas un milieu d’homme la politique? J’veux dire, c’est pas dur contre les femmes? Hé! Je suis marin de bar en bar. Moi, c’est Barnabé.
Gontran arrive au bar soûl comme un chat perdu. Qui est-ce qu’a vu…  Burp! Hips! Ma guenon? S’appelle… Hips! Julie… Hips!
– Coucou Tantan! Je t’attendais… ment Julie qui se sent coupable.
– Bah! Je reviens te chercher… Hips! Je sa… savais que… que tu m’attendais.
– Ben mon salaud! T’en tiens une foutre bonne comme un goéland bourré au Prozac. Ben pour la bagatelle, tu peux te taper la bite sul’front.
L’homme dessine une boîte de Viagra dans la main de Gontran et efface les rides du vieux couple.
La télé de l’ISOLOIR annonce : « Nous rappelons qu’après minuit, les prix augmentent de trois cent pour cent pour les célibataires. »
– Tu finis à quelle heure, Églantine? de demander Barnabé.
– Je fais la fermeture… de répondre Églantine avec une moue embarrassée.
Une hongroise s’approche de Barnabé : « Hé! Marin! Hips! T’m’offres une souris verte… Hé! dis? »
La télé ayant la diarrhée avertit les hynoptisés.
– Paraît que c’est la grippe des îles Mouk-Mouk! Aux abris!
– Hé marin! C’est ton jour je vous offre une souris verte (elle regarde à gauche puis à droite) elle glisse un paquet de capotes La souris verte : « On l’aime sous la couverte! »
La hongroise vomi dans le verre de Barnabé. Le jeune homme sort son schlass et trucide la pute. L’homme sort sa gomme et efface les dommages et intérêts.
Horloge : 22h. Églantine se fait chier.
Le marin gonfle les capotes et tire la voile.
L’homme dessine une porte et va au guichet du coin. Le guichet automatique invite l’homme comme une hôtesse de l’air : « Veuillez insérer de la monnaie : 2$/crédit. »
L’homme ajoute mille zéros. Prends la tune. Nique la banque. Efface la machine.
L’homme dessine une porte et va porter une part à Églantine, qui fout le camp aux îles Mouk-Mouk et invite tous ces amis au restaurant Le goéland qui chie sur la cuvette sauf  bien-sûr qu’Églantine part aux îles Mouk-Mouk.
La télé du restaurant chiale : « Tout est foutu! Personne n’a voté! »
*
Ruelle sombre. Sympathique. Clodius le chat de ruelle fouille dans une poubelle. Il trouve une Bible et trois bouteilles vides. Clodius est déçu : « J’irai pas chier loin avec 15 cents! »
Une porte en or s’ouvre . L’homme appelle Clodius. Le chat court le rejoindre. La porte se ferme avec un salut militaire.
Clodius au Banquet des Dieux s’écrie heureux : « Nom d’une souris verte! Vise-moi toute cette boustifaille! »
Guy le goéland entre par la fenêtre et chie sur un portrait de la Reine.
***
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#voyage

cette drôle de solitude
qui déambule
entre les foules
~ je l’attends à la maison

je vénère le soleil
les oiseaux
et le silence des non-lieux
– on ignore les mots sur les murs

il y a des sensations dans mon torse
entre le bourg et le ghetto
un transit difficile
qui traîne des pieds
parfois
les jours de lourdes pluies

le rapport à la ville
comme à la femme abstraite
entre l’ambivalence et l’amour
je cherche dans les yeux des lieux prochains
une escale où quelqu’un m’entourerait le cou

je m’exerce au poème
en attendant
un train
comme si c’était le nôtre

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#affaires

Une table rase à mon chevet,

Je fais main basse sur tes mollets.

J’ai déshabillé le rasoir électrique

Il m’a parlé de toi.

L’abat-jour rougis

au souvenir de tes nuits contre moi.

Le linge seul a gardé la fragrance de ton cadavre.

La prise du téléphone

et mon index pris comme une bondieuserie dans mes appels.

Ma gamelle n’est pas remplie d’eau bénite.

Demain il fera beau

C’est une grenouille à genoux qui me l’a dit.

Tes grimaces s’effacent des Photomatons.

Tu as au grenier le grimoire des grimaces.

Vas avec à l’assemblée des limaces

Et joue de l’accordéon.

Porte à ton cœur un coup de voix et gueule comme un hippodrome à la radio.

Mes lacets attendent leur pendu du jour.

Ils font acte de bienfaisance.

Il faut bien désengorger l’humanité comme les escargots.

Un petit peu de pep pour les penseurs

pendus aux pendules toujours en retard.

Mon lit est une brocante.

On y trouve de tout

Même des cercueils pas chers. 


Guy Lechevallier (en gras) et Clodius, 2016

#hypertextualisation

il y a bien des choses inutiles

à l’intérieur de ma peau

mon cœur est un amalgame de smegma

qui n’apprend pas de ses terreurs

il faut se dévoiler régulièrement

quitte à magasiner des maladies

comme des claques

qui claquent à tout vent

à tout va

tu admets l’inadmissible

incruste rustre

on vous tends la carotte

et le piège

nous 

l’autre joue

au jeu qui rira le dernier

l’incohérence des uns

fait l’intelligence des autres

et on se met à glousser

quand l’intertexte est apôtre