Tatoués pour mourir. – L’Observatoire situationniste – The Situationist Observatory.

Pendant que l’horreur suit son cours, on entend dire qu’il faut « évidemment éviter que des civils en soient victimes » – ce qui est le contraire exact de ce qui se passe : un groupe terroriste se cache sous les cadavres des enfants pour survivre, un état sanguinaire se justifier du groupe terroriste pour écraser méthodiquement…
— À lire sur observatoiresituationniste.com/2023/10/23/tatoues-pour-mourir/

la bouche du métro

l’air maussade

du matin pestiféré

a pété dans le ciel

j’ai tendu l’oreille

et la Gonorrhée capitaliste 

pissait ses Excès

dans les poubelles

gavées de Promesses 

méritocratiques 

.

la Pyramide placarde

ses Splendeurs mafieuses

à hauteur de vue

je regarde dans les yeux 

de mes peurs

ce qui reste à naître

du cadavre

de leurs Ambitions

.

la Convoitise

des appétits traumatiques

défèque des Discours avides

de Croissance personnelle

mes arabesques

s’excusent

je ne sais pas pourquoi

.

une Thérapie inopinée

fabrique les défauts

d’un nouveau 

Narcissisme sérié

je porte une flamme

qui tremble

sous les Représailles coloniales

je vouvoie les Crachats du Mérite

demain c’est toujours Jamais

.

les bilans

prospectent

les Miettes autorisées

des Tortionnaires

philanthropes 

mes échecs

donnent un nom avant-gardiste

pour chacun des sanglots

qui ont du feu dans le toupet

du rhum plein les rimes 

du sang plein les vers

.

le smog scrute

les étoiles

qui partent en vadrouille

dans les boues toxiques

qui bâillent

pour avaler

la chute du ciel

je m’effondre 

avec la même bouche vide

.

le carbone du ciel

mène la lente Procession des temps

tous les Cloportes patentés

vendent du Spleen photoshoppé

je gobe

des molécules

pour soigner

mes douleurs

ancestrales

.

le râlement rauque

de l’océan se brisera

sur la Cité

quand les horizons de s’aimer

éteindront les Écrans insomniaques

les étoiles d’Hochelaga

sont plus malingres

plus faméliques

qu’Hollywood

elles éblouissent comme du verre

en travers de la Déveine

seule la fertilité du monde

sème le doute

il semble

car l’expérience du corps

dans chacune de ses douleurs

dans chacun de ses plaisirs

mesure l’infini à l’infini

.

on brûlera

leurs Cathédrales 

spéculatives

on rira 

de la fin du monde

l’unique monnaie

de la marge

se rend de plein front

aucun rêve affamé

ne cherche la main des Maîtres

je berce 

entre les lames blondes

de l’aube 

un morceau de la nuit

.

au boulevard des Grands Noms

les arbres agnostiques

s’émerveillent

de l’automne anonyme 

sous la pluie

.

la Politique de poteau

en quatre couleurs

de strass et de paillettes

blanchit les Grimaces vénales

je dérive exsangue

sous l’effet de leur Force

je vous attends

le ventre ouvert

à leurs Intempéries organisées

.

la langue

dirait les choses 

et au-delà

si elle perçait 

le mur de la voix

le visage sidéré

revient multiplié

le béton anonymise

le récit putrescent

de la bouche du métro

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#laBoucheDuMétro ex.nihilo.clr 2023

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