#desVessiesPourDesNonosses
nous ne serons jamais
que des chiens
qui gueulent
enchaînés
aux illusions qui passent
balade-moi
aux quatre coins pissetiers
qu’il me faut croire posséder
Mois: avril 2016
#gazouillis
#gazoullis
une ombre volatile vacille
dans un carré de soleil
mon plancher chaud
les forces qui m’habitaient
comment en parler
je ne sais plus
le jour
est à contre-sens
de ma neurolepsie
~ ; ~
#vivre
#vivre
nous nous jonchons la peau
l’un l’autre sans connaître le sens des choses
en fait qu’importe le sens qu’on leur fabriquera
les choses se vivent
l’amour est une prédisposition universelle
on le chasse y consens l’évite le recherche le pleure ou l’embrasse
je ne sais plus qui a dit que l’amour est partout
~ ; ~
#jamais
#jamais
une immondice de lessive impraticable
un monticule de courrier d’étrangers
je suis amoureux de la femme abstraite pour qui j’ai répudié les cadeaux de mes ex
mon corps est mort à la pagaie
mes dettes aux maillets et tambour
je t’ai offert du luxe
mais tu m’as offert la famine
comme un cadeau d’adieu
je tutoie mon syndic de faillite
je voudrais lui présenter mon burnout
nous deux c’est pour toujours
~ ; ~
#dégel
#dégel
je n’ai pas les yeux qu’il faut
pour capturer la couleur
des jours heureux
*
je n’ai pas la bouche qu’il faut
pour sucer les perles
des yeux amoureux
*
je n’ai pas les mains qu’il faut
pour jouer la musique
de tes reins
*
je n’ai pas les jambes qu’il faut
pour braver les caprices
du chemin
*
je suis une étoile borgne
qui hoquette ton nom
chez toutes les immondices
du printemps
#cris
#cris
il flotte un air fertile
dans les ondés ondoyante
il s’offre le parfum fauve
des nuits festives
ailleurs on saigne patiemment
les oisivetés adolescentes
muées en échauffourées contondantes
plus tôt on s’insurgeait
contre une terre d’accueil
on scandait sa rage
dans un vernaculaire vulgaire
la nuit d’avant se piquait
comme une crise entre Bonavir ou Méthadone
le mutisme en boule
moi
contre tous les cris du monde
j’attendais la suite
au sortir de ma fin de tout
#lesLongueursBlanches
saisir | le monde
constructions | sous les lumières
le gain d’une idée | aucune emprise sur la capture
c’est une manière de liberté
*
je n’ai pas prévu la fin
je ne sais plus si dépenser pour un compte épargne
relève de la dépense ou de l’épargne
il paraît qu’il faut vivre pendant qu’on vit
*
je fréquente les longueurs blanches
mais d’abord les jours d’avant
l’escalade pour dompter les ravins d’avant
la géométrie savante mécanique des lignes
suppose l’amour théorique de la femme abstraite
articulée
mathématique
élégante
économe
laconique
*
je ferai parler les cheveux sans trop d’artifices
mes doigts veulent se garrocher dans les plis chauds
des blouses des filles
je ne m’étendrai pas plus sur elles, car je m’étendrai sur elles un peu plus
j’ai voulu faire dialoguer le rêve et le jour
au point d’anticiper tout le ridicule
toute l’incongruence des bras qui traînent à la traîne
*
j’ai expérimenté la sustentation peu loquace
aux impossibles vapeurs
que l’on n’ose pas pelleter de peur
d’en rompre l’extinction muette du repos recherché
*
je combats les créatures de la nuit
vaporeuses comme des clichés aux cinéma
le monde n’aura jamais autant connu de paradoxes
que l’amour des chats – les griffes et les gorges
s’il venait à piailler la gueule des pierrots
je saurais enfin si le jour est probable
quel nom donnent-on au ouaouarons mélomanes
*
j’ai fréquenté les longueurs blanches
et alors les jours d’après
*
le vide télévisuel se répercute dans le vide du net
il attend de traverser la rue avec le vide des routes
puis la recherche d’un mégot
~ une fleur
*
ils sont bavards
les cailloux
dans le roulis de la rivière
ils sont heureux
les pieds bronzés
ils sont prometteurs les ongles dans la terre nourricière
ils sont valeureux
les arbres libérés
*
les nuques blondes
qui ont vu pousser
fromentaux et avoines
ici un tonneau gorgé de vin
il y a du champêtre sur toutes les peaux travaillées par le travail du travail
ici à chaque instant son fruit
*
nous n’aurons plus à demander de l’aide
mon corps soulevant transportant sous le vent
une interface à cela autour ~ toi
*
la femme abstraite est un réseau
où
insecte neuf
je gravis les mailles
où tout se répète différemment
*
le poème est toujours le même
depuis mon tout premier mot
*
on m’a fait dire : everything is connections
nous sommes tellement aujourd’hui
~ plus que jamais
*
ces choses étrangères qui peuplent
des signes contre toutes les volontés
ce qui tremble sur ses pattes
comme une flamme sous la tourmente ~ espoir
*
ces gestes calculés comme des rituels neufs
je porte encore la saveur au cœur
celle où tu rimais la musique
de nos corps dépareillés
maladresse voire puzzle
*
cette attitude bienveillante
quand on croit aux astres
en mer
~ ainsi fleuriraient les visions
nos corps fenêtres béantes
à la vie de l’autre
*
nous ne savons plus les prises de parole ~ comment
l’interface nature-culture ~ les choses qui s’éveillent
*
il faut vivre pendant qu’on vit
il n’y a pas d’autre chose ~ unique liberté
~ ; ~