#vivre

#vivre

nous nous jonchons la peau

l’un l’autre sans connaître le sens des choses

en fait qu’importe le sens qu’on leur fabriquera

les choses se vivent

l’amour est une prédisposition universelle

on le chasse y consens l’évite le recherche le pleure ou l’embrasse

je ne sais plus qui a dit que l’amour est partout

~ ; ~

#jamais

#jamais
une immondice de lessive impraticable
un monticule de courrier d’étrangers
je suis amoureux de la femme abstraite pour qui j’ai répudié les cadeaux de mes ex
mon corps est mort à la pagaie
mes dettes aux maillets et tambour
je t’ai offert du luxe
mais tu m’as offert la famine
comme un cadeau d’adieu
je tutoie mon syndic de faillite
je voudrais lui présenter mon burnout
nous deux c’est pour toujours

~ ; ~

#dégel

#dégel

je n’ai pas les yeux qu’il faut

pour capturer la couleur

des jours heureux

*

je n’ai pas la bouche qu’il faut

pour sucer les perles

des yeux amoureux

*

je n’ai pas les mains qu’il faut

pour jouer la musique

de tes reins

*

je n’ai pas les jambes qu’il faut

pour braver les caprices

du chemin

*

je suis une étoile borgne

qui hoquette ton nom

chez toutes les immondices

du printemps

#cris

#cris
il flotte un air fertile
dans les ondés ondoyante
il s’offre le parfum fauve
des nuits festives

ailleurs on saigne patiemment
les oisivetés adolescentes
muées en échauffourées contondantes

plus tôt on s’insurgeait
contre une terre d’accueil
on scandait sa rage
dans un vernaculaire vulgaire

la nuit d’avant se piquait
comme une crise entre Bonavir ou Méthadone

le mutisme en boule
moi
contre tous les cris du monde
j’attendais la suite
au sortir de ma fin de tout

#lesLongueursBlanches

saisir | le monde
constructions | sous les lumières

le gain d’une idée | aucune emprise sur la capture

c’est une manière de liberté

*
je n’ai pas prévu la fin

je ne sais plus si dépenser pour un compte épargne

relève de la dépense ou de l’épargne

il paraît qu’il faut vivre pendant qu’on vit

*
je fréquente les longueurs blanches

mais d’abord les jours d’avant

l’escalade pour dompter les ravins d’avant

la géométrie savante mécanique des lignes

suppose l’amour théorique de la femme abstraite

articulée

mathématique

élégante

économe

laconique

*
je ferai parler les cheveux sans trop d’artifices

mes doigts veulent se garrocher dans les plis chauds

des blouses des filles

je ne m’étendrai pas plus sur elles, car je m’étendrai sur elles un peu plus

j’ai voulu faire dialoguer le rêve et le jour

au point d’anticiper tout le ridicule

toute l’incongruence des bras qui traînent à la traîne

*
j’ai expérimenté la sustentation peu loquace

aux impossibles vapeurs

que l’on n’ose pas pelleter de peur

d’en rompre l’extinction muette du repos recherché

*
je combats les créatures de la nuit

vaporeuses comme des clichés aux cinéma

le monde n’aura jamais autant connu de paradoxes

que l’amour des chats – les griffes et les gorges

s’il venait à piailler la gueule des pierrots

je saurais enfin si le jour est probable

quel nom donnent-on au ouaouarons mélomanes

*
j’ai fréquenté les longueurs blanches

et alors les jours d’après

*
le vide télévisuel se répercute dans le vide du net

il attend de traverser la rue avec le vide des routes

puis la recherche d’un mégot

~ une fleur

*
ils sont bavards

les cailloux

dans le roulis de la rivière

ils sont heureux

les pieds bronzés

ils sont prometteurs les ongles dans la terre nourricière

ils sont valeureux

les arbres libérés

*
les nuques blondes

qui ont vu pousser

fromentaux et avoines

ici un tonneau gorgé de vin

il y a du champêtre sur toutes les peaux travaillées par le travail du travail

ici à chaque instant son fruit

*
nous n’aurons plus à demander de l’aide

mon corps soulevant transportant sous le vent

une interface à cela autour ~ toi

*
la femme abstraite est un réseau

insecte neuf

je gravis les mailles

où tout se répète différemment

*
le poème est toujours le même

depuis mon tout premier mot

*
on m’a fait dire : everything is connections

nous sommes tellement aujourd’hui

~ plus que jamais

*
ces choses étrangères qui peuplent

des signes contre toutes les volontés

ce qui tremble sur ses pattes

comme une flamme sous la tourmente ~ espoir

*
ces gestes calculés comme des rituels neufs

je porte encore la saveur au cœur

celle où tu rimais la musique

de nos corps dépareillés

maladresse voire puzzle

*
cette attitude bienveillante

quand on croit aux astres

en mer

~ ainsi fleuriraient les visions

nos corps fenêtres béantes

à la vie de l’autre

*
nous ne savons plus les prises de parole ~ comment

l’interface nature-culture ~ les choses qui s’éveillent

*
il faut vivre pendant qu’on vit

il n’y a pas d’autre chose ~ unique liberté

~ ; ~