saisir | le monde
constructions | sous les lumières
le gain d’une idée | aucune emprise sur la capture
c’est une manière de liberté
*
je n’ai pas prévu la fin
je ne sais plus si dépenser pour un compte épargne
relève de la dépense ou de l’épargne
il paraît qu’il faut vivre pendant qu’on vit
*
je fréquente les longueurs blanches
mais d’abord les jours d’avant
l’escalade pour dompter les ravins d’avant
la géométrie savante mécanique des lignes
suppose l’amour théorique de la femme abstraite
articulée
mathématique
élégante
économe
laconique
*
je ferai parler les cheveux sans trop d’artifices
mes doigts veulent se garrocher dans les plis chauds
des blouses des filles
je ne m’étendrai pas plus sur elles, car je m’étendrai sur elles un peu plus
j’ai voulu faire dialoguer le rêve et le jour
au point d’anticiper tout le ridicule
toute l’incongruence des bras qui traînent à la traîne
*
j’ai expérimenté la sustentation peu loquace
aux impossibles vapeurs
que l’on n’ose pas pelleter de peur
d’en rompre l’extinction muette du repos recherché
*
je combats les créatures de la nuit
vaporeuses comme des clichés aux cinéma
le monde n’aura jamais autant connu de paradoxes
que l’amour des chats – les griffes et les gorges
s’il venait à piailler la gueule des pierrots
je saurais enfin si le jour est probable
quel nom donnent-on au ouaouarons mélomanes
*
j’ai fréquenté les longueurs blanches
et alors les jours d’après
*
le vide télévisuel se répercute dans le vide du net
il attend de traverser la rue avec le vide des routes
puis la recherche d’un mégot
~ une fleur
*
ils sont bavards
les cailloux
dans le roulis de la rivière
ils sont heureux
les pieds bronzés
ils sont prometteurs les ongles dans la terre nourricière
ils sont valeureux
les arbres libérés
*
les nuques blondes
qui ont vu pousser
fromentaux et avoines
ici un tonneau gorgé de vin
il y a du champêtre sur toutes les peaux travaillées par le travail du travail
ici à chaque instant son fruit
*
nous n’aurons plus à demander de l’aide
mon corps soulevant transportant sous le vent
une interface à cela autour ~ toi
*
la femme abstraite est un réseau
où
insecte neuf
je gravis les mailles
où tout se répète différemment
*
le poème est toujours le même
depuis mon tout premier mot
*
on m’a fait dire : everything is connections
nous sommes tellement aujourd’hui
~ plus que jamais
*
ces choses étrangères qui peuplent
des signes contre toutes les volontés
ce qui tremble sur ses pattes
comme une flamme sous la tourmente ~ espoir
*
ces gestes calculés comme des rituels neufs
je porte encore la saveur au cœur
celle où tu rimais la musique
de nos corps dépareillés
maladresse voire puzzle
*
cette attitude bienveillante
quand on croit aux astres
en mer
~ ainsi fleuriraient les visions
nos corps fenêtres béantes
à la vie de l’autre
*
nous ne savons plus les prises de parole ~ comment
l’interface nature-culture ~ les choses qui s’éveillent
*
il faut vivre pendant qu’on vit
il n’y a pas d’autre chose ~ unique liberté
~ ; ~