LA RELIGION, LES TEXTES ET LA VIOLENCE 1v4

en cette heure de Religiophobie et de Spiritophobie, il m’apparaît urgent de discerner les aspects du texte et leurs relations à la violence des corps. la lecture ex situ comporte une quantité de variables qu’un esprit critique doit discerner. j’en relève quelques unes.

1- un texte est rédigé dans une langue humaine sur un territoire donné et à une époque donnée, donc un texte transporte avec lui une culture avec des références qui lui est propre et que souvent les dérivations, les interprétations et les traductions dénaturent à travers le prisme de leur propre culture.

2- il y a des distinctions importantes entre un texte, son message (ses intentions de communication), ses interprétations humaines, leurs doctrines et les pratiques qui en découlent. il y a autant de versions d’un texte qu’il y a de moments de lecture. il y a autant de pratiques qu’il y a de moments du quotidien en contexte à un moment de l’histoire dans des lieux donnés.

3- avec toutes ces variables et la richesse du comportement humain, il y a autant de « religions » qu’il y a de moments vécus au jour le jour.

4- les religions se comportent comme les sciences et les philosophies, car il y a toujours transmissions, interprétations et expérimentations avec un certain bagage de techniques et d’outils.

5- dans le cas des textes, les humains ont un corps, seuls les humains agissent, seuls les humains sont capables de violence.

6- quand un texte exerce une violence, seule la main humaine lui en a donné le pouvoir.


L’ISLAMOPHOBIE

si tu es contre l’islam, vérifie d’abord si ta situation correspond à (A.) (B.) ou (C.)

A. tu exècres l’islam du coran que tu as lu et compris directement en arabe classique ET que la communauté musulmane du monde REVENDIQUE consensuellement.

B. tu exècres les mœurs des musulman·es ou des institutions musulmanes, parce que tu les as VÉCUES dans un milieu musulman.

C. tu n’es pas lié·x·e à l’islam.

ensuite examine ces quelques considérations, vois si tu peux faire la part des choses et vois si ce que tu combats est l’islam telle que la pratiquent uniformément toutes les personnes musulmanes, à défaut de quoi, ta haine essentialise un groupe dont tu ignores les réalités.

1) avant de rejeter une personne pour une idéologie qu’elle véhicule, je t’invite à distinguer deux choses :

1a) la doctrine en jeu, càd le système de croyances, la morale et le système de valeurs qui constituent les repères de la pensée et de la représentation du Monde.

les religions abrahamiques, qui incluent nos sociétés aux morales judéo-chrétiennes, sont le judaïsme, le christianisme et l’islam. les fondements des sociétés sont enseignés aux enfants du globe par les comportements des adultes. la proportion abrahamique du globe est certes importante, mais qu’en est-il de l’alignement entre les comportements des individus et un texte réputé être le fondement de leur religion?

1b) la pratique = la façon concrète dont s’exprime l’idéologie, par le comportement, les mœurs, les attitudes, les égards, le rapport aux autres et au monde.

si ce que tu exècres est la violence d’un homme contre une enfant que fais-tu concrètement pour protéger cette enfant? de quelle façon le texte — qui correspond à la situation (A.) — commande les comportements de cet homme?

il faut arrêter d’amalgamer du texte et des comportements. l’alignement que tu crois entre un texte, une idéologie et des mœurs n’est pas toujours la réalité. il faut examiner à quel niveau se trouve notre aversion : tu ne détestes pas un texte pour lui-même, tu détestes la violence d’un homme contre une enfant.

2) rejeter une personne sur la base de sa culture, n’est pas très différent du racisme à proprement parler. « les races n’existent pas » mais… les marqueurs sociaux distinctifs de la culture sont racisants en ce qu’ils séparent une personne de la classe sociale valorisée.

autrefois, en occident, la race désignait la naissance dans une classe sociale donnée : celle des seigneurs, celle des travailleurs, celle des clercs.

avec le Colonialisme européen, la race est rapidement devenue une question de couleur de peau ou de religion, car cela permettait de donner l’illusion aux colons pauvres qu’ils appartenaient « à la même race » que les Colonisateurs riches.

rejeter la culture de l’autre est raciste, car la culture est une composante d’une ethnie. une ethnie est un groupe de personnes qui se distingue des autres par sa langue et par sa culture. une ethnie, c’était une race autrefois…

rejeter l’autre sur des aspects inoffensifs de la culture consensuelle de son groupe est une offense qui repose sur une essentialisation du comportement – réel ou fantasmé – de quelques individus. on s’aliène les groupes que l’on ostracise en raison du comportement de certains membres, tandis que l’on reste aveugle aux mêmes comportements chez les membres des groupes que l’on idéalise – notamment à travers le prisme romantique du Nationalisme.

si tu essentialises les croyants, tu es raciste. si tu es islamophobe, tu es raciste.


💬🪖 discussion pour la rubrique GUERRE
je nomme ontologiquement GUERRE les AGRESSIONS qui OFFENSENT le TERRITOIRE et ses CORPS.


🔠 LEXIQUE

🔤 RELIGION

RELIGION[anthropologie] | étymologie(RELIGION) ≡ substantif(français(RELIGARE[latin]))) = ‘RELATION CULTURELLE des corps ayant un HABITUS qui tisse les LIENS entre les ÊTRES avec le TERRITOIRE’

RELIGION = ‘RÉSEAU culturel de RELATIONS autonomes d’un CORPS avec les autres CORPS, les CHOSES et le TERRITOIRE’

Aliénation = ‘Système hétéronome d’Atomisation des CORPS les uns sans les autres, ni les CHOSES, ni le TERRITOIRE’

🗒️ la RELIGION est une RELATION au monde, aux choses et aux êtres. la Spoliation de cette RELATION est l’ALIÉNATION, c’est le strict contraire de la RELIGION.

🗒️ par exemple, les premiers peuples, qui pratiquent le totémisme au nord-ouest d’abya yala, vouent un culte au saumon du pacifique. pendant des dizaines de millénaires, leurs ancêtres ont répandu plusieurs espèces de saumon partout à travers les routes des cours d’eau du continent. les êtres comme l’ours ou l’aigle royal se sont nourris de ces poissons, tout comme certains carnassiers plus petits. les déjections animales une fois carbonisées par les micro-organismes du sol ont à leur tour nourri les forêts multimillénaires de séquoïas dont le bois est riche en traces de saumon. les religions de la chasse, du trapage, de la pêche et de la cueillette SERVENT LES ÉCOSYSTÈMES DU TERRITOIRE — dont les esprits sont les protecteurs — DE FAÇON PRATIQUE. le sacré du totémisme est pragmatique.

🔤 ALIÉNATION

ALIÉNATION | (morphologie(~) ≡ {(A~ = ‘privatif’) + (LIEN = ‘RELATION’) + (~ATION = ‘substantivisation’)}) = ‘Spoliation de la RELIGION’

ALIÉNATION = ‘Système hétéronome d’Atomisation des CORPS les uns sans les autres, ni les CHOSES, ni le TERRITOIRE’

💬🪖 discussion pour la rubrique GUERRE

je nomme ontologiquement GUERRE les AGRESSIONS qui OFFENSENT le TERRITOIRE et ses CORPS.

📖 À LIRE AUSSI

🌐 LA PRATIQUE RELIGIEUSE COMME FACTEUR DE PRÉVENTION CONTRE LES VIOLENCES CONJUGALES

🔗 [Elison et al., Race, Religious Involvement, and Domestic Violence, in Violence Against Women, Volume 13 Number 11, November 2007, pages 1094-1112, Sage Publications]

🌐 FB PAGE — [lexicogeek]

🔗 [la temporalité en traductologie pour la réception]

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LES QUALIA, L’EXPÉRIENCE COGNITIVE ET L’ESPRIT

en philosophie de l’esprit, les qualia sont des objets de la pensée qui porte le sens de nos expériences perceptuelles.

l’étude des qualia reste insatisfaisante avec l’imagerie médicale. cet article de orpwood publié en 2017 expose ses limites à la fin. trop de tâches subalternes ou non écologiques biaisent l’interprétation des données.

le problème que pose les qualia est l’identité des messages au gré des transferts matériels d’informations dans les tissus humains. il faut admettre le caractère idiosyncratique de l’esprit et/ou que l’interception matérielle des tissus humains dans les processus cognitifs est ***une barrière*** à son environnement. dans les deux cas, toute expérience humaine est un mensonge (MENOS[grec] ≈ ‘mouvement’ ; ‘transformation de la réalité’).

il ne faut pas confondre le corps (ses tissus physiques) et le contenu informationnel de ses perceptions (les messages). on doit trouver ce qui persiste dans le contenu informationnel des messages biochimiques, qui se transforment au gré des frontières physiques des tissus que ça traverse.

alors, sachant que l’environnement, le corps et sa constitution demeurent insuffisants pour rendre sens de l’expérience humaine, qu’est-ce qui fait vivre l’esprit?

à mon sens, l’information, telle que discutée en physique théorique, est un mode de la substance qui, de concours avec la matière/énergie, donne à vivre les changements des choses (MENTAL ≡ adjectif(MENS) | MENS ← MENOS[grec] ≈ ‘mouvement’ ; ‘transformation de la réalité’).

dans l’absolu, l’esprit, c’est l’information. l’information est l’objet physique qui permet au physicalisme de tenir la palme en matière de phénoménologie.

RÉFÉRENCE

INFORMATION AND THE ORIGIN OF QUALIA

👉[https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5399078/]

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orpwood 2017