#corpus

/kɔʀpys/

Ton corps animé d’un souffle fermé. Le retour des voitures. Les stores, derrière la poussière impudique. Je juxtapose une solitude infertile. Le silence opaque. C’est une pièce. L’air suffoque. Ça n’a jamais été. J’allume l’écran. La lumière bouge pour l’inertie.

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Ton sexe gourd. Hors de la chambre. Il neige. Beaucoup. L’écran occupe tout le récit. Nos bouteilles inutiles. L’ivresse contre le passage de notre corps. Comme si la marque… Émerger de la foule statique des prisons de gyprock. Mascarade rompue. Gerçure inaugurale de la langue. Faire relief. Notre saillie.

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Il n’y a pas de vêtements au pied du lit. Tu as suspendu le toucher. J’ai cherché. Parfois, je rêve. Images qui jacassent dans notre dos. Dans cet espace. Ton corps si vrai. Je te touche, mais le réveil est froid.

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Dans mon enclos de plywood et de primer, je bande solitaire en rêvant de ton odeur. Les voitures ont vidé la rue de toute sa virginité poudreuse. Asphalte partout, chemin nulle part, je jette un œil par la fenêtre en espérant une free ride pour le road trip.

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Ta bouche est une ellipse dont le vide niche partout dans mon corps. La cohésion des congères avec le fossé. C’est nous. Le lit, notre radeau de la Méduse. Personne ne dévore la distance des écrans. Lumière partout, tendresse nulle part.

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Je donne ma langue. La purge du corps dans les taudis célestes. Toute la chair. Tous les angles chauds. Tout mon squelette est biaisé par la solitude qui ondule satinée. J’attrape le vide par les hanches et je m’invente une peau.

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Les odeurs crucifiées dans mes mains. Cyprine baveuse. Tu règnes animale. Les draps inspire une théorie du chaos. J’enroule mon squelette autour de tes os. L’habitude nous pénètre tour à tour. Les séismes saisissent tes reins. Silence.

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Je ne suis pas pornostar. Je suis un corps qui t’accueille dans sa bouche. Dans le taudis spectaculaire, tu gis spectateur d’un idéal immatériel. L’aventure unilatérale s’essouffle contre le marbre qui obstrue ta peau. Je me livre à tes entrailles qui sitôt me balaient comme la gifle sociale d’un réseau capitaliste.

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Mes entrailles avaleraient ta semence avec la joie des déserts millénaires. Ce serait une façon de multiplier l’éternité. Je tremble immobile d’un espoir famélique. Synapses saltimbanques. Toute ma peau n’a qu’à la bouche le goût de nos unions. Ce qu’un matin n’oserait avouer, c’est qu’ailleurs, je suis absent.

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L’aube de février. Les oiseaux. Mon corps cohabite le silence de tes rêves. Les mots vrais se sont parlé. Une union, bientôt, avec le monde dans tes joies liquides. Tendresse.

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Les questions gyroscopes. Nos horizons, c’est ici ensemble. Quand je souffle et que tu goûtes. Quand l’air tiède et la salive chaude. Tout un art oratoire aux poumons qui avalent l’odeur de nos corps. Notre peau.

#corpus

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