esprit 0009 | l’esprit autonome contre l’endoctrinement dans la culture de l’Autorité

CAPSULES PHILOSOPHIQUES ET POLITIQUES

le but de ces capsules regroupées en rubriques est un exercice d’argumentation. les lect·eur·rices sont invité·es à me donner la controverse, afin que j’améliore mes arguments. quand j’aurai une thèse, je travaillerai sur l’articulation d’un argumentaire contre ce que j’appelle pour le moment « la culture de l’Autorité ». enfin, si une conclusion advenait de ces enquêtes philosophiques, je tâcherai de produire un travail de vulgarisation destiné à tout public. bien entendu, tou·s·tes sont les bienvenu·es sur ce blog.

confinæ en 2020, j’ai participé à des cercles de parole autochtone. il m’a semblé urgent de redéfinir certains concepts pour concilier l’anarchisme, la foi, les croyances et la religion afin de réfléchir à une façon originale de réhabiliter la spiritualité dans le respect du principe d’autonomie, crucial dans ma démarche philosophique.

je vous présente le résultat d’une réflexion qui devra être portée plus loin dans un travail ultérieur : ma neuvième capsule de la rubrique ESPRIT.

Bonne lecture!

esprit 0009 | l’esprit autonome contre l’endoctrinement dans la culture de l’Autorité

|UNE SCIENCE CORPORELLE POUR UNE SCIENCE ANARCHO-INDIGÉNISTE| 1v2

PRÉAMBULE
mon travail actuel consiste à développer une théorie qu’il faut assimiler au sens « étymologiquement cousin » de « théologie », cette théorie n’est donc PAS LA vérité, c’est un discours sur la vérité, comme toute philosophie, toute science. dans l’ignorance, il est tout à fait loisible de croire une proposition, de ne pas y croire, ou d’en être indifférent·e, ou encore d’être incapable d’en opiner quoi que ce soit.

la seule science exacte est théoriquement l’omniscience de dieu, c’est-à-dire celle du réel dans l’infini au-delà de nos perceptions conditionnées, déterminées et limitées. toutes les sciences que l’humain réfléchit sont des sciences humaines, elles portent toutes sur un objet d’étude. elles sont de fait objectives au sens de descartes puisque d’abord elles étudient un objet et qu’elles se positionnent dans les déterminismes de notre condition humaine, dont les causes sont réelles et excèdent la portée de nos sens et de nos facultés humaines, qui dépendent de notre corps physiquement plus petit que l’infini, que dieu au sens stoïcien, spinoziste et animiste.

la perfection est l’état limité (par fait = par le fait accompli) l’imperfection est illimitée, infinie, indéfinie comme l’imparfait de l’indicatif : je marchais quand bob m’as appelæ = on ne sait pas quand j’ai commencé la marche, ni quand je l’ai finie : mais l’action de bob de m’appeler est terminée).

aussi, au sens de spinoza, le présent est parfait, il est ce qui correspond parfaitement à ses causes.

au sens des stoïciens et des physiciens théoriques (lire sur le tesseract) le temps est parfait pour dieu, qui en saisit tous les événements comme nous saisissons la largeur d’un livre d’un seul coup d’œil. dieu est omniscient.

l’omniscience est totale, impartiale, imparfaite, infinie et illimitée, tandis que la science des humains est partielle, partiale, parfaite, définie, limitée à ce que notre corps est en mesure de produire comme croyances d’abord puis comme connaissances au gré des expériences reproduites.

les métaphysiques platonicienne et aristotélicienne (autoritaires) dont nous héritons notre civilisation Capitaliste pervertissent la perfection et l’imperfection, l’imperfection est une qualité de l’infini ou de dieu et la perfection est une qualité des choses définies comme les humains. une définition consiste à déployer dans un nombre limité de « mots » le sens le plus objectif d’un mot. les humains sont définis dans un nombre limité de propriétés. l’infinité des propriétés et des choses est en dieu.

on est toujours partial vis-à-vis d’une chose soumise à notre jugement et on peut considérer la chose relativement à un cadre de références communes ou tout à fait personnelles, ces postures correspondent à la nature de la raison humaine. ce qui n’est pas humain, c’est de posséder la vérité, donc l’omniscience, et donc la sagesse, qui sont du domaine de dieu, c’est-à-dire le souffle omniprésent de vie et de la raison au sens des stoïciens.

ça n’a rien à voir avec un homme blanc barbu qui punit les méchants… ça, c’est des fariboles eurocentriques pour infantiliser les idiot.

la pandémie qui dure depuis l’année 2019 nous a exposé·es à nos limites scientifiques, autant les chercheu·r·ses que les profanes avons dû nous intéresser à notre façon de concevoir la science, car le corps de chacun·e de nous était sollicité en regard d’un virus qu’une petite élite a soi-disant étudié afin de trouver – ou de marchander! – des solutions.

LA SCIENCE HÉTÉRONOME
pour les dogmatiques et les journalistes de masse, il fallait obéir à « la science » et « croire aux scientifiques ». comme si la science, les scientifiques et la vérité s’étaient révélés monolithiques et fixés dans l’éternité. mais, la science ne produit pas de vérité. la science ne produit pas le réel. la science est produite par la connaissance, elle-même produite par l’expérience du corps. par ailleurs, ce que l’on entend, visionne ou lit dans les médias, ce n’est JAMAIS de la science, c’est du récit auquel il est tout à fait loisible de croire ou non.

à mon sens, la science est l’ensemble des croyances d’un corps que l’expérience renforce sous la forme individuelle et personnelle des connaissances construites à l’aulne des organes de ce corps et de leur facultés. le réel produit de la science en ce que les corps sont produits par le réel. l’inverse est douteux. dans un autre sens, les corps produisent leur propre réalité qui est partiale et partielle – je vais exposé ultérieurement les raisons pour lesquelles je pose qu’aucune réalité n’est subjective.

dans la science et les métaphysiques hétéronomes, il y a un perversion entre l’OBJECTVITÉ et la SUBJECTIVITÉ.

UNE SCIENCE CORPORELLE POUR UNE SCIENCE AUTONOME
quand un corps perçoit un OBJET, il produit une représentation OBJECTIVE et abstraite de l’expérience matérielle dans le réel : un symbole est créé par et dans l’esprit, donc par et dans le corps (ESPRIT 0008). Le corps étant un participant à l’expérience, il produit TOUJOURS une représentation partiale, en ce sens qu’il oppose son individualité au réel en créant ainsi deux partis dans une relation d’objet : le corps qui observe cet OBJET.

le corps étant plus petit que le réel, ne produit qu’en partie une représentation de ce réel. cette réalité est TOUJOURS partielle. le corps ne produit pas le réel. il en produit des représentations parfaites. la perfection est l’état de ce qui est défini. l’imperfection est l’état de ce qui est infini. un SUJET est dans ce sens infini.

le seul SUJET en mesure de comprendre la vérité est l’infini. le corps humain étant défini ne peut JAMAIS produire l’infini ; il en capture des symboles tout au plus. la SUBJECTIVITÉ est du ressort de dieu, en ce sens qu’il est omniprésent, omnipotent et omniscient, c’est-à-dire qu’il est infini.

la mémoire du corps est l’UNIQUE cadre de références où est défini un objet, toutes les références sont des croyances. pour qu’un corps produise une croyance, il faut que l’expérience du réel marque avec ses stimuli le corps affecté. dans cette tension corps-environnement, un symbole abstrait de l’environnement encapsule dans la mémoire les affects associés aux stimuli. le corps se réprésente le réel sous une réalité, il construit du sens entre ses sensations et le réel. cette réalité servira à saisir les nouveaux objets du monde afin que le corps sélectionne dans ses mémoires les comportements adéquats pour persister dans l’environnement. le thème de l’autodestruction, par contre, nécessitera un travail ultérieur, notamment, sur l’internalisation des Agressions.

l’autonomie consistant en l’adéquation du corps à l’environnement afin de persister, le corps produit et définit ainsi de façon AUTONOME sa propre réalité. ce système de croyances ne produit pas le réel. le réel ne dépend pas du corps, la réalité si. la réalité ne produit JAMAIS le réel, l’inverse si. la réalité, qui est définie par un corps lui-même défini par ses causes, ne produit JAMAIS l’infini, elle n’est JAMAIS SUJET du cosmos. le corps et sa réalité ne sont JAMAIS SUBJECTIFS, ils sont OBJECTIFS.

UNE THÉORIE DE LA CROYANCE RÉFÉRENTIELLE POUR UNE SCIENCE CORPORELLE
la métaphysique que je propose est une recherche de critères qui font les objets intelligigibles pour le corps. les voici de façon provisoire.

1- seul le corps est en mesure de fabriquer des croyances. toutes les croyances sont fabriquées à l’aulne du corps, de ses affects et de ses facultés.

2- la logique est une faculté du corps qui peut permettre à un individu d’élaborer a priori et d’évaluer a posteriori des arguments favorables à ses croyances.

3- l’expérience à laquelle est soumis le corps peut permettre à un individu d’acquérir et d’actualiser des connaissances qui sont à la base des croyances tantôt renforcées ou tantôt lénifiées.

4- les croyances s’avèrent vraies dans leur cadre de références contenues dans le corps avec ses affects et ses facultés.

5- les croyances s’avèrent fausses dès que leur cadre de références est altéré soit par le retrait d’un repère obligatoire soit par l’ajout d’un repère obligatoire lors d’une expérience. Alors, les croyances falsifiées perdent leur statut de croyance et tombe sous le statut de propositions sans valeur de vérité définie. suite à quoi, de nouvelles expériences viendront équilibrer le système de croyances.

6- les croyances d’autrui sont dans l’absolu des propositions que seul le corps de l’individu invité à croire est en mesure de rendre connaissables.

7- les croyances sont intelligibles pour au moins un corps.

8- les croyances communes sont d’abord individuelles grâce à l’intelligence du corps qui les a fabriquées.

9- le réel à l’extérieur du corps humain est inintelligible. le corps tente de le rendre intelligible en capturant une forme brève de son expérience dans une représentation symbolique.

10- incluant le corps lui-même, le réel est en input du corps et produit une réalité construite de croyances en output : l’esprit.

11- l’esprit est dans le corps et contient le cadre de références, cad des anciennes croyances avec lesquelles sont construites les nouvelles croyances.

la théorie de la croyance référentielle est une théorie des mondes possibles tant qu’ils existent dans le corps des individus et qu’ils façonnent leur esprit, qui partage le réel avec l’esprit des autres corps, voire du grand-esprit (ESPRIT 0008).

la seule science est celle que l’on acquiert par la pratique, par la méthode empirique. la lecture n’est pas de la science, c’est de la DOXA, car n’importe qui peut librement opiner n’importe quoi sur ses lectures. donc, ce n’est pas de la science, une lecture est toujours une OPINION. pour que le corps vérifie ses opinions, il doit TOUJOURS mener ses expériences personnelles. seule l’expérience produit des connaissances. seule l’expérience personnelle produit les connaissances nécessaires à former une science sur un objet d’étude. je pose donc que seule l’expérience personnelle mesure la vraisemblance des récits qui sont proposés au corps. seul le corps qui expérimente produit de la science. c’est ainsi que je propose une science corporelle pour rendre compte du caractère crucial des connaissances et de l’esprit, qui les encode à la lumière des croyances et de l’expérience, dans la définition d’une science autonome : une science anarcho-indigéniste.

LA FOI ET LA SCIENCE
la fiabilité est contingente et la confiance fabrique l’opinion, toute pensée est de base une croyance que l’expérience renforce ou lénifie. ce qui fait confiance est d’abord un corps soumis aux affects agréables. même croire à un récit horrible exige de l’empathie, c’est-à-dire d’être habité·e par les passions que l’autre éveille en nous. faire de la sorte société procure des affects agréables, quoique fût horrible l’objet de la communion.

bien entendu, la métrique physique est rassurante. les mesures sont des connaissances tirées de l’expérience. cette métrique humaine provient d’une expérience avec notre corps – soit sur un système mathématique à base cinq, dix ou vingt qui correspond aux doigts – et des propriétés expérimentées de l’eau, puisque le réel est organisé d’une façon que l’on peut produire des hypothèses sur la permanence et le changement. et bien sûr, les hypothèses sont opinées à la lumière de l’expérience d’observation et des connaissances produites par le corps à l’issue de l’expérience.

mais, il ne faut pas prendre nos connaissances pour des vérités, non plus, car le réel est dynamique et les sciences n’ont de cesse de changer.

ce que l’on fait du réel est une construction de l’expérience limitée par le corps.

peu importe la véracité d’une connaissance, elle est à la base et avant tout une croyance construite par l’expérience sensible du corps dans un environnement complexe que la culture informe et que la nature inintelligible du monde incorpore.

on croit TOUJOURS en ce que notre corps expérimente, jusqu’à ce qu’une nouvelle expérience vienne bousculer notre système de croyances. appréhender le réel, c’est-à-dire construire sa réalité consiste TOUJOURS à placer sa foi dans les récits qui correspondent à nos expériences, nos affects, nos appétits, nos intérêts, bref à notre conatus.

le réel dépouillé de nos réalités humaines est humainement inintelligible directement, car il ne s’appréhende pas avec les facultés humaines. il exige une préhensibilité de l’infini irréductible à un concept humain. nos perceptions sont délimitées par notre nature. bien entendu, nommer au-delà de notre réalité l’infini crée l’illusion que ce réel infini s’oppose à notre réalité déterminée et définie, c’est déjà faux. l’infini pour spinoza et les physiciens théoriques, c’est toujours ici et partout. c’est dans ce sens que l’OBJECTIVITÉ ne produit pas de VÉRITÉ et que la VÉRITÉ est du domaine de dieu au sens panthéiste, immanent, omniprésent et infini.

notre corps étant une partie du tout, il capte une réalité qui réflète objectivement et partiellement le réel. la seule subjectivité, le souffle de la raison des stoïciens, l’unique sujet du réel, c’est dieu. je l’appelle pour les raisons métaphysiques et ontologiques de l’anarco-indigénisme que je propose le grand esprit.

UNE SCIENCE AUTONOME EST DÉMOCRATIQUE
en théorie, la méthode scientifique est du point de vue métaphysique démocratique. elle repose sur ces principes selon Popper, ce à quoi il est impératif pour les buts de ma proposition de spécifier de qui il en retourne quant à ces principes.

1- la théorie doit produire des énoncés empiriquement vérifiables – et non véridiques puisque c’est humainement impossible! – par l’expérimention de QUICONQUE.

2- le but de l’expérimentation est que QUICONQUE puisse réfuter la théorie.

3- pour ce faire, l’expérimentation doit être reproductible par QUICONQUE.

MAIS, ce qui rend la Science hétéronome sélective ou élitiste et qui fait qu’elle nous exclut tous·tes, vous et moi, donc, c’est son manque d’accessibilité – la formation et son mode de financement sont soumis à la Compétition et au Marché. une Science hétéronome a besoin d’exclure une classe profane, faute de quoi, elle ne possède aucun Pouvoir sur elle.

puisque nous sommes matériellement exclus de la Science hétéronome, tout est opinion, tout est opinable, dans la mesure où l’expérimentation (sur le fameux virus) nous est matériellement impossible.

ce que tous·tes lisons des chercheu·r·ses est notre interprétation des expériences que nous n’avons pas menées, nous sommes pour cette raison dans la croyance et non dans la connaissance. nous lisons les propositions des scientifiques – les énoncés soi-disant scientifiques – et nous opinons tantôt qu’ils sont vrais et tantôt qu’ils sont faux au gré de nos affects, de nos appétits et de nos intérêts, bref de notre conatus.

enfin, je dois mentionner que nos appétits dépendent du réel et que l’inverse est une absurdité que le Capitalisme pousse jusqu’à notre extinction.

QUELQUES OBJECTIONS

  1. « L’empirisme n’est pas obligatoire pour savoir. »
    on peut tout à fait faire des raisonnements simples au quotidien. un plombier pourrait avoir installé un robinet et un tuyau. on pourrait aisément observer le résultat et mener une expérience de l’esprit pour en déduire la procédure. observer, c’est expérimenter sur le mode vicariant. hors de l’expérience, c’est du récit, on peut tout à fait y croire ou ne pas y croire.

et bien sûr après l’observation, on met en pratique la procédure, c’est donc que l’expérience est matériellement reproductible, car le robinet, le tuyau et les outils sont bel et bien devant nous, tandis qu’un virus, il faut peut-être avoir un puissant microscope et une formation en ce sens, tandis qu’un article d’un journal comme Le Figaro, à la rigueur un article sur NCBI, c’est tout ce qu’on en dira sauf de la science tant et aussi longtemps que notre corps et ses facultés sont exclus du récit des expériences rapportées. il est tout à fait loisible d’y croire ou non, d’opiner qu’on y lit des choses fiables ou non. c’est en ce sens que personne d’autre que soi-même a la possibilité de croire ou pas. un esprit autonome, produira une science autonome, un esprit hétérogéré sera aliéné par la Science hétéronome.

  1. « L’expérience personnelle n’est pas obligatoire. »
    on pourrait opiner qu’il n’est pas nécessaire qu’un énoncé, une proposition ou un récit puisse être vérifié ou réfuté par « quiconque » mais que ça puisse l’être par assez de gens n’ayant aucun lien direct entre eux…

on pourrait imaginer, par exemple, qu’on achète une voiture d’occasion et que le vendeur dise qu’elle est en parfait état. on n’aurait pas besoin de vérifier nous-même la voiture pour savoir qu’elle est en bon état. [même pas un essai sur la route! c’est dire comment c’est fort la Science hétéronome!] il suffirait de la filer à n’importe quel garagiste [puisque leur vergogne est sans limite!] on devrait certes lui faire confiance [enfin! on touche à quelque chose!] Mais vu qu’on aurait pu la filer à n’importe quel garagiste du monde, on SAIT que la voiture marche [rien n’est plus efficace que la SPÉCULATION!] car il est impossible que le vendeur ait corrompu tous les garagistes du monde en même temps… [que le Profit soit béatifié, amen!]

on pourrait opiner que la science, c’est pareil, par exemple, on ne fait pas confiance à un ou deux scientifiques… on SAIT que de nombreux scientifiques dans le monde pourraient facilement prouver que les premiers ont menti.

il faudrait donc arrêter de penser que seule l’expérience personnelle est fiable… surtout que l’expérience personnelle serait l’une des pires méthodes pour SAVOIR la VÉRITÉ… la méthode scientifique et la reproductibilité servent justement à éviter les biais de l’expérience personnelle…

malheureusement, ce que l’on nous propose ici est la FOI, ce qui est tout à fait normal, mais ce n’est pas de la SAGESSE, car personne ne SAIT rien, et c’est encore moins de la SCIENCE, car la FOI ne produit pas de connaissances, mais de la CONFIANCE.

et non, « la vérité » n’est pas accessible aux humains dont le corps de chaque individu limite les perceptions à un maigre reflet de la totalité du cosmos.

et toute reproduction est de fait une expérience personnelle!

seule l’expérience personnelle produit des connaissances. l’expérience d’autrui ne produit JAMAIS nos connaissances, par contre, notre corps qui les lit, les écoute ou les visionne produit des croyances. si l’expérience d’autrui nous est imposée par la Corruption ou par la Coercition qui use d’Agressions, nous n’accédons pas par MAGIE au SAVOIR : nous sommes aliéné·e à nous-même et au cosmos. nous subissons la Vérité hétérogérée de l’Autorité partiale, celle qui nous oppose en tant que profanes aux Initiés qui « SAVENT ».

on pourrait objecter que c’est bien du savoir, car on pourrait croire que l’on « SAIT » que des millions de scientifiques de par le monde ont les moyens et les connaissances pour prouver que tel énoncé X est faux. on pourrait croire que l’on « SAIT » que plein d’entre eux ont tenté de le faire mais n’y sont pas arrivés. et on pourrait croire que l’on « SAIT » que X est vrai, mais seulement JUSQU’À LA PREUVE DU CONTRAIRE. c’est-à-dire que la SAGESSE et la VÉRITÉ se fabriqueraient au gré de qui possèdent les moyens de le faire.

on prétendra qu’il n’y a pas de foi dans toute cette histoire… juste de la méthode… que pratiquement aucun humain n’a mis en pratique.

MAIS SI… CE N’EST JAMAIS du savoir, on CROIT que des millions de scientifiques de par le monde ont les moyens et les connaissances pour proposer que l’énoncé X est faux. on croit que plein d’entre eux ont tenté de le faire mais n’y sont pas arrivés [c’est écrit dans la presse à opinion!] donc on CROIT que l’énoncé X est vrai… JUSQU’À LA PREUVE DU CONTRAIRE.

il n’y a QUE de la FOI dans toute cette histoire… DONC de la CONFIANCE.

on CROIT savoir. nous n’avons que notre corps pour appréhender ce qui nous est imparti du réel.

on pourrait objecter qu’il est plus probable de se tromper sur son interprétation personnelle du réel plutôt que d’imaginer que des millions de personnes se trompent ou mentent exactement de la même façon… et dans les deux cas, seul notre corps en mesure les conjectures. par ailleurs, pour savoir si on s’est trompé·e, il faut accéder au réel hors des limites de notre corps, au savoir, c’est-à-dire à la sagesse au sens des grecs anciens, ce qui est une chose humainement impossible.

il me semble que la plupart des gens assimilent les connaissances, que l’on construit par l’expérience, au savoir – ou à la sagesse au sens des grecs anciens – pas plus qu’ils ne comprennent l’agnosticisme, la posture philosophique de l’ignorance au sujet des choses que l’on n’expérimente peu, mal ou pas.

enfin, la connaissance est ultimement un produit du corps, le seul à nous fournir des organes et des facultés. la seule répétition – ou la seule reproduction – d’expérience qui nous affecte réellement, c’est notre propre exercice du corps à sentir et à interpréter. à mon sens, le corps prend le réel en input et retourne des comportements en output qui correspondent aux pulsions, aux appétits, aux intérêts, bref au conatus. la répétition des sensations renforce nos croyances à leur sujet. aussi, nos anciennes croyances participent à construire les nouvelles. seulement, la vérité à laquelle nous avons accès est limitée par notre corps qui est la cause de tous nos processus mentaux. c’est à partir de ce système de croyances, qu’il me semble qu’une science anarcho-indigéniste doit être réfléchie. c’est à partir d’une métaphysique qui réhabilite la foi et les croyances qu’une science débarassée de l’autoritarisme peut se réfléchir.

je dois mentionner pour terminer que pour qu’un Monde autoritaire perdure, il doit produire des dogmes, c’est-à-dire qu’il doit prétendre des Vérités non négociables en vertu desquelles les Rares initiés ont le droit parole. ce Monde a tout intérêt à entretenir la Dystopie de classes avec ses discours d’Exclusion, la Méritocratie qui disqualifie invariablement et matériellement les classes dominées, afin de les soumettre à la dictature de la Vérité hétérogérée au moyen de la Corruption et des Agressions, afin d’entretenir la Culture de l’Autorité.

l’Aliénation est à la religion, ce que le Capitalisme est aux relations humaines.

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