CAPSULES PHILOSOPHIQUES ET POLITIQUES
Le but de ces capsules regroupées en rubriques est un exercice d’argumentation. Les lecteur·rices sont appelé·e·s à me donner la controverse, afin que j’améliore mes arguments. Quand j’aurai une thèse, je travaillerai sur l’articulation d’un argumentaire contre ce que j’appelle pour le moment « la culture de l’Autorité ». Enfin, si une conclusion advenait de ce processus philosophique, je tâcherai de produire un travail de vulgarisation destiné à tout public. Bien entendu, tous.tes sont les bienvenu.e.s sur ce blog.
Durant la saison des Fêtes, nous sommes conviæs à donner des denrées ou des sous aux plus démunis. J’encourage grandement les gens à donner de leur force de travail à des causes caritatives en première ligne avec les bénéficiaires. Le bénévolat et le militantisme sont de vraies formes de travail. La philanthropie, non.
Je vous présente la quatrième capsule de la rubrique TRAVAIL, dans sa troisième version.
Bonne lecture!
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|REMARQUES SUR LA PHILANTHROPIE| 1v3
La philanthropie, ça n’existe pas. L’argent n’est jamais la propriété de qui que ce soit. C’est toujours une abstraction du travail concret du corps des exploités. L’argent est un symbole tiré d’une évaluation de la valeur du travail d’un corps dans les modes de production capitalistes. Ce que contient toute monnaie est le monnayage du corps des exploités.
C’est sur le travail des pauvres qu’est spéculé la valeur de l’argent. La valeur de l’argent est validé par le travail des pauvres. L’argent est toujours l’exploitation des pauvres. L’argent est toujours sale.
« Donner » de l’argent, c’est donner à bouffer la chair des pauvres. « Donner » par le mode de la philanthropie, c’est « donner » la chair des pauvres aux pauvres.
La philanthropie n’est pas « bien ». Un voleur qui rend les os de poulet, ce n’est pas « bien », rien de « bien » n’est la conséquence d’un crime. Les bourgeois ne font que tirer du profit du travail des exploités. On dépouille les bourgeois et on s’organise entre pauvres.
La philanthropie n’est ni un héritage, ni une aumône, ni un salaire, encore moins un travail et surtout pas un cadeau! Ça ne produit aucune valeur, ça restitue au peuple ce qui lui a été extorqué.
Donner des cours gratuits est possible quand tes besoins matériels sont comblés. Il ne s’agit pas de philanthropie au sens de Friot, mais de travail, car tu produis de la valeur en vivant. À mon sens, tant que la vie est maintenue, il y a production de valeur. Au delà de nos propres corps, cette production repose sur la reproduction, physique ou culturelle.
Sous le capitalisme, le fait de pouvoir enseigner « gratuitement » n’est possible seulement quand on bénéficie d’un salaire, ne serait-ce que celui de ses parents ou de ses mécènes etc. si ce n’est pas un salaire versé par l’État ou l’Entreprise. Ce que l’on partage d’un salaire, ce n’est pas de la philanthropie, c’est le produit socialisé d’un travail. Les Bourgeois ne touchent pas de salaire au prix de leur force de travail, ils capitalisent le fruit du travail des autres. Ce que dépense un Bourgeois est « au compte approchant » un BUTIN.
À mon sens, la philanthropie est un privilège pour les Bourgeois, qui leur octroie une aura de bienfaiteurs. C’est, à mon sens, la sacralisation des os de poulet.
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Paul Lafargue écrivait en 1883 dans Le droit à paresse ces sages paroles :
« O idiots! c’est parce que vous travaillez trop que l’outillage industriel se développe lentement. »
[https://clodius.blog/2020/12/29/travail-0004-la-persistance-du-corps-contre-la-culture-de-lautorite/]